Jadis, quand je voyais une croix au passage,
Dans un bois, sur la route, au bord d'un frais enclos,
Je me disais : Pourquoi d'un riant paysage
Par un signe de mort attrister le tableau ?
Plus tard je vis la mer. La croixsur le rivage
M'apparut : je compris alors, au bord des flots,
Debout sur les rochers que l'Océan ravage,
La croix parlant d'espoir au coeur des matelots.
Je revins aux vallonsque j'aimais, et je rève
Que la plus belle fleur souvent cache un cercueil,
Et que l'orage gronde ailleurs que sur la grève.
Dans le sentier champètre, ou sur le noir écueil,
O croix du Rédempteur, béni soit qui t'élève
Partout ou peut venir prier une âme en deuil.