Si tu pouvais, ô jeune fille,
A cette voûte qui Scintille
Ravir une étoile de feu,
Laquelle aurait ta préférence ?
--Mon âme vers elle s'élance :
L'étoile le plus près de Dieu.
Si tu pouvais, ô jeune fille,
Atteindre la leste famille
Qui fend les airs d'un vol joyeux,
Quel oiseau prendrais-tu, rèveuse ?
--Celui dont l'aile bienheureuse
De plus près a touché les cieux.
Si tu pouvais, ò jeune fille,
Chez qui tant de tendresse brille,
En ce monde choisir un coeur,
Lequel voudrais-tu ? --De la terre
Le coeur qui, naif et sincère,
Aimerait le mieux le Seigneur !
Alors, embellissant ma vie,
Ces trois biens qui sont mon envie
Formeraient un noeud solennel !
Puis au jour du reveil suprême,
L'oiseau, l'astre et le coeur que j'aime
Me diraient la route du ciel.